En apprendre plus sur : l'Autisme et la propreté.
Quelles sont les raisons, pour lesquelles, l’apprentissage de la propreté est souvent plus compliqué pour un enfant avec autisme que pour un enfant neurothypique ?
En réalité, de nombreux facteurs, présents dans les TSA peuvent entraver cette acquisition.
- Les particularités sensorielles : Rappelons qu’une personne avec TSA est souvent, soit hypersensible, soit hyposensible, avec des différences de niveaux de sensibilité selon les sens concernés. Cela entraine alors parfois des refus de s'assoir sur les WC par exemple (hypersensibilité au toucher). On rencontre également souvent des cas d'enfants qui ne se sentent pas gênés par le fait d'être mouillés et d'avoir leurs vêtements souillés (hyposensibilité).
- La compréhension : L’enfant avec TSA, ne comprend pas toujours le sens des règles sociales. « Pourquoi aller faire mes besoins aux toilettes alors que je peux les faire dans ma couche et continuer ce que je suis en train de faire ? »
De plus, l’enfant ne perçoit pas forcément ce qui lui est demandé : « Qu’attend-on de moi ? » ; « Que dois-je faire ici ? ».
Enfin, l’imitation est rarement une aide à la compréhension pour les personnes avec autisme.
- La prévisibilité : Il est évident que pour tout enfant en pleine acquisition de la propreté, des accidents ont lieu. En effet, au départ, l’enfant doit apprendre à identifier les sensations que lui provoque l’envie d’aller faire ses besoins. Au fil du temps, il sait reconnaitre les signes et comprendre qu’il doit se rendre aux toilettes pour éviter de se souiller : Il sait "prévoir" et le fait seul.
L’enfant avec TSA lui, focalise souvent toute son attention sur une même tâche et s’oublie alors régulièrement lorsqu’il est concentré sur quelque chose. De plus, le fait de se mouiller ne lui sert pas forcément de « leçon » et il a du mal à conceptualiser l’idée qu’il aurait pu faire autrement.
La représentation de « l’après », et de « l’ailleurs », n’est pas toujours possible.
- La rigidité : Généralement, il est extrêmement inconfortable pour un enfant avec TSA de changer ses habitudes. C’est une source de stress qui peut être très intense selon les individus. En effet, l’enfant se crée des rituels, lui permettant de trouver un cadre rassurant à travers la répétition des mêmes actions. C’est pourquoi, on observe souvent des difficultés, ou des troubles du comportement, lors des transitions, ou d’évènements imprévus.
- La communication expressive : Un enfant avec autisme, présente régulièrement des difficultés à exprimer ses besoins. Qu’il soit verbal ou non, il n’est pas toujours évident pour lui, de transmettre un message à l’autre. Alors, cela peut compliquer l’acquisition de la propreté car l’enfant est incapable de dire ce qu’il ne comprend pas ou ce qui ne lui convient pas.
De plus, tout un travail sera à faire une fois la propreté acquise, car l’enfant doit apprendre à demander les toilettes, ce qui fait souvent l’objet d’un apprentissage à part entière.
Sur le plan physiologique, il n’existe pas (dans la majorité des cas) de souci particulier ou de retard connu, pouvant entrainer des problèmes en lien avec l’acquisition de la propreté.
Pour enseigner la propreté, nous devons donc, avoir connaissance de ces informations, et ainsi, cerner les besoins propres à chaque enfant.
Voici les plus fréquents dans le cadre des TSA :
- Besoin d’un cadre rassurant (Routine autour des passages aux toilettes)
- Besoin de prévisibilité (Indicateur de temps : Time Timer ou moment spécifique)
- Besoin de répétition (Fréquence régulière des passages aux toilettes)
- Besoin de temps (Étape par étape)
- Besoin d’éléments de compréhension adaptés à son niveau (Pictogrammes, objets, séquençage)
- Besoin d’une source de motivation (renforçateurs : objet, comptine, jeux…)
A partir de ces constats, il est possible de mettre en place un protocole propreté, lorsque les prérequis à cette acquisition commencent à être observés.
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